"Avant toutes chose, j'aimerais rappeler une des lignes directrices des Vert'libéraux par rapport à la prévoyance dans notre pays : nous soutenons le principe éprouvé des trois piliers. Cependant, nous sommes d’avis que le moment du départ à la retraite doit être flexibilisé, indépendamment du sexe, et que les charges doivent être réparties de façon équitable entre les générations. Cette cohésion intergénérationnelle est primordiale le bon fonctionnement de notre pays et de son système de prévoyance vieillesse. Or, les coûts ne sont actuellement pas répartis de manière équilibrée entre catégories jeunes et "jeunes depuis plus longtemps" de notre population.
L'idée n'est bien entendu pas de mettre en opposition les différentes générations de citoyennes et citoyens qui contribuent à et profitent de notre système de rentes. De même, la question de l'âge de la retraite mérite d'être désamorcée : les professions pénibles ou situations empêchant le bon exercice d'un travail en fin de carrière méritent bien entendu des aménagements. Mais la pyramide des âges étant ce qu'elle est, il s'agit simplement d'assurer la retraite des générations futures. J'ai tout juste 30 ans. Dans 35 ans - au mieux ! - j'espère bien aussi profiter d'une retraite décemment dotée, peu importe mon parcours de vie à venir, soit-il couronné de succès ou semé de mésaventures. C'est à ça que sert notre système de prévoyance : préparer l'avenir. Or les décisions pour assurer les futures rentes sont à prendre... hier !
L'AVS est en panne de réformes depuis les années 90, et ce malgré les changements démographiques et l'augmentation de l'espérance de vie. Cette situation ne peut pas durer : il est temps de mettre fin à ces blocages. Pour rétablir la confiance de la Suisse en l'AVS et la prévoyance professionnelle, celles-ci doivent pouvoir être réformées. Si vous me permettez une petite analogie : il ne faut certainement pas attendre que le réservoir soit vide pour - si ce n'est refaire le plein - au moins coller une rustine. Cela alors même que l'on entame la réserve ! Il est irresponsable de laisser la situation stagner jusqu'au point où l'urgence fera que toute autre solution sera perçue comme pire. A l'instar des conséquences de notre impréparation face aux aléas géopolitiques et climatiques actuels : c'est avant l'arrivée des problèmes qu'il faut anticiper les réponses. Prévoir donc. La réforme AVS 21 est ce premier pas dans la bonne direction.
Car oui, cette réforme ne constituera un tout qu'avec celle de la LPP à venir, qui correspond en quelque sorte au service après-vente de la votation du 25 septembre 2022. A l'heure actuelle, les différences les plus flagrantes au niveau des pensions ne se situent pas au niveau du premier pilier, mais bien du deuxième. Or, les pensions des femmes sont protégées par la réforme soumise au vote le 25 septembre, grâce aux aménagements prévus en faveur de la génération de transition. Avec les améliorations structurelles de la LPP, les femmes recevront donc pas moins, mais plus de rentes sur leur compte. Et qui dit LPP dit participation active des entreprises, des PMEs, dans la discussion. Elles ont aussi tout intérêt à assurer une prévoyance solide. La flexibilisation de l'âge permet, par exemple, de faire cohabiter les générations expérimentées et celles qui le sont moins, permettant une transmission précieuse du savoir et du savoir-faire.
Les Vert'libéraux et Jeunes Vert'libéraux s'engagent donc non seulement pour la réforme de l'AVS et de son financement, mais aussi pour une modernisation de la LPP. Pour résumer, nous poursuivons deux objectifs principaux : (i) réduire le déséquilibre dans la redistribution des actifs vers les bénéficiaires de rentes, et (ii) améliorer la prévoyance des personnes travaillant à temps partiel et des salariés à petits revenus, ce qui concerne notamment de nombreuses femmes. Alors commençons par faire le pas collectif vers une consolidation de notre premier pilier. Le deuxième suivra bien assez vite. Il est temps de faire cette réforme de l'AVS ! Ce sera 2x oui le 25 septembre ! "