Mardi, 7 mai 2019

Armes : levée de boucliers et boulets rouges irrationnels

Ce matin 5 mai 2019, lors d’une conférence de presse, un large front de partis neuchâtelois favorables à la révision de la loi sur les armes (LArm) a réaffirmé les faits face aux émois alarmistes et conspirationnistes. Après avoir dénoncé de graves dérives démocratiques, le comité a rappelé la faible ampleur de la révision pour les tireurs et en parallèle son importance pour la police. La conférence s’est terminée sur un panorama des avantages de Schengen-Dublin et sur un rappel de taille : tout éventuel futur durcissement pourrait être soumis au vote du peuple via référendum.

Romain Dubois a ouvert la conférence en rappelant les dérives des opposants, notamment sur les réseaux sociaux. Insultes, mensonges et allégations graves. Il a été lu que les morts de la tuerie de Zoug n’étaient pas importants « car ce sont des politiciens », des propositions ont été faite de se rendre armé devant les urnes, des flyers complotistes distribués dans les boîtes aux lettres. Pour Romain Dubois : « les opposant-e-s osent tout dire, sauf les faits ».

 

Mireille Tissot-Daguette a ensuite souligné que la Suisse n’est pas épargnée par les homicides par arme à feu (40 morts par année sur 10 ans). Les violences domestiques graves avec des armes à feu représentent 14,3% des agressions avec près de 80% de décès. Le terrorisme pourrait devenir un problème en Suisse : 81 personnes sont parties faire le Djihad (février 2017). La loi quant à elle n’apporte aucun changement pour les armes de service et les tireurs sportifs à part l’exigence d’être membre d'un club ou de tirer régulièrement. En bref, « il sera toujours plus facile d’obtenir un permis d’arme qu’un permis de scooter ».

 

Pour Roby Tschopp, Le suivi des armes et de leurs éléments essentiels permettra à la police d'élucider plus facilement les crimes impliquant une arme à feu. D'autre part, le nouveau système européen permettra d'identifier immédiatement toute personne qui se serait vu refuser l'achat d'une arme à feu dans l'espace Schengen. Il en conclut que « La Suisse une destination privilégiée pour les malfaiteurs de tout poil si notre pays devient le maillon faible en matière de contrôle. »

 

Grégory Jaquet a expliqué que : « Remettre entre les mains du hasard notre accès aux bases de données européennes du crime est insensé et irresponsable. Il est honteux de torpiller ainsi notre sécurité, le travail de nos polices et de notre justice. Sans le SIS, les auteurs de délits et de crimes commis à Neuchâtel ne seront plus identifiés hors du pays. Ce sont des criminels qui ne seront pas condamnés, tout simplement. »

 

Julien Spacio a souligné disparition de Schengen obligerait les États membres de l’UE à réintroduire des contrôles systématiques aux frontières, avec embouteillages qui coûteraient jusqu’à 1,5 milliard de francs par an. Sans visa Schengen, il est fort probable que les flux de touristes se tarissent, entraînant un manque à gagner de plus de 500 millions de francs. Enfin à cela s’ajoute le coût dans le domaine de l’asile qui pourraient s’élever à 1,3 milliard par an.

 

Grégory Jaquet a finalement rappelé que quelles que soient les évolutions proposées de la directive, la Suisse dispose de deux outils (qui ont d’ailleurs été utilisés cette fois) : la négociation sur sa mise en œuvre et le référendum. Il est donc faux de dire que de nouvelles règles seront imposées à la Suisse.